La Rhizarthrose

Qu’est-ce que la rhizarthrose ?

La rhizarthrose, autrement appelée arthrose trapézo-métacarpienne, désigne une arthrose localisée à la base du pouce. Plus précisément, elle affecte l’articulation entre le premier métacarpien et l’os trapèze du poignet. Cette zone, connue sous le nom d’articulation carpo-métacarpienne (CMC1), joue un rôle capital dans les mouvements de préhension, indispensables pour les gestes du quotidien.

La rhizarthrose: Une pathologie fréquente et invalidante

Selon les données épidémiologiques, cette forme d’arthrose toucherait jusqu’à 20 % des personnes de plus de 50 ans, avec une nette prédominance féminine. En effet, les facteurs hormonaux post-ménopausiques, combinés à une laxité ligamentaire accrue, augmentent significativement le risque chez les femmes.

L’importance fonctionnelle du pouce

Le pouce permet les mouvements d’opposition, essentiels à la prise fine et à la pince. C’est pourquoi, lorsque cette articulation est endommagée, les répercussions fonctionnelles sont majeures, rendant les gestes simples — comme ouvrir une boîte ou écrire — extrêmement douloureux.

Anatomie de l’articulation trapézo-métacarpienne du pouce – Rhizarthrose
Vue en coupe de l’articulation CMC1 touchée par la rhizarthrose.

Causes et facteurs de risque de la rhizarthrose

Vieillissement articulaire : le facteur principal

Tout d’abord, le vieillissement naturel du cartilage est l’élément déclencheur le plus courant. Progressivement, ce cartilage s’use, se fissure, puis disparaît, provoquant un frottement os contre os.

Déséquilibres hormonaux

Ensuite, la chute des œstrogènes durant la ménopause affecte la qualité du tissu cartilagineux, ce qui accentue la dégénérescence articulaire. De surcroît, cette modification hormonale favorise une hyperlaxité ligamentaire, aggravant l’instabilité de l’articulation.

Activités manuelles répétées

Par ailleurs, certaines professions ou loisirs intensifs (couture, coiffure, jardinage) provoquent des microtraumatismes répétés. À la longue, ces gestes sollicitent excessivement la CMC1, accélérant le processus arthrosique.

Autres facteurs aggravants

En outre, il convient de noter d’autres éléments :

  • Prédisposition génétique
  • Hyperlaxité constitutionnelle
  • Antécédents de traumatismes
  • Affections articulaires systémiques, telles que la polyarthrite

Symptômes caractéristiques de la rhizarthrose

Douleurs mécaniques au quotidien

Généralement, les douleurs se manifestent à la base du pouce, notamment lors de l’usage. Ainsi, des actions simples comme tourner une clé, ouvrir une porte ou saisir un objet deviennent problématiques.

Déformation du pouce

À mesure que la maladie progresse, une déformation typique se dessine : le métacarpien migre radialement, formant une déviation en Z.

Perte de force fonctionnelle

Simultanément, on observe une réduction marquée de la force de pincement. Cela affecte la capacité à tenir des objets ou à effectuer des tâches fines, telles que boutonner une chemise ou manipuler une pièce de monnaie.

Autres signes révélateurs

Parfois, les patients signalent :

  • Une raideur matinale
  • Des craquements lors du mouvement
  • Une gêne croissante lors des efforts prolongés
Déformation du pouce
Déviation typique du pouce en Z due à la rhizarthrose.

Diagnostic de la rhizarthrose

Examen clinique approfondi

Tout d’abord, le médecin recherche :

  • Le signe de Grind (douleur déclenchée par pression et rotation du pouce)
  • Une sensibilité à la palpation
  • Des limitations de mouvement ou une perte de force

Imagerie complémentaire

Ensuite, une radiographie standard est réalisée. Elle permet d’évaluer :

  • Le rétrécissement de l’espace articulaire
  • La présence d’ostéophytes
  • Une éventuelle subluxation

En cas de doute, une IRM ou échographie peut compléter le bilan. Notamment, ces examens détectent les atteintes précoces ou les lésions associées.

Évaluation fonctionnelle

Enfin, des tests objectifs mesurent l’impact :

  • Force de pincement latéral
  • Score DASH (Disabilities of the Arm, Shoulder and Hand)

Traitements non chirurgicaux de la rhizarthrose

Objectifs initiaux

Le traitement conservateur vise à :

  • Soulager la douleur
  • Préserver la fonction articulaire
  • Retarder l’évolution de la pathologie

Médicaments en première intention

  • Paracétamol, bien toléré, peut être utilisé régulièrement
  • Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), en cure courte
  • Gels locaux (diclofénac, kétoprofène)

Orthèses : soutien mécanique efficace

  • Orthèse de repos nocturne : diminue l’inflammation et favorise le repos articulaire
  • Orthèse de fonction diurne : stabilise l’articulation pendant les efforts

Rééducation spécialisée

  • Exercices de renforcement musculaire
  • Travail de la mobilité douce
  • Prévention des mauvais gestes (ergonomie domestique)
  • Accompagnement par un ergothérapeute pour adapter les gestes du quotidien, les Cures Thermales, et une bonne alimentation pour Réduire l’Inconfort.

Infiltrations ciblées

Deux types principaux :

  • Infiltrations Corticoïdes : effet anti-inflammatoire rapide (efficacité transitoire de 2 à 6 mois)
  • Acide hyaluronique : lubrification articulaire avec amélioration fonctionnelle progressive

Selon les études, 60 à 70 % des patients constatent une amélioration significative sans recourir à la chirurgie.


Quand envisager une chirurgie pour la rhizarthrose ?

Critères décisionnels

Lorsque la gêne devient constante, plusieurs signes peuvent motiver une intervention :

  • Douleur persistante malgré traitement conservateur
  • Perte d’autonomie fonctionnelle
  • Échec des infiltrations
  • Déformation évolutive invalidante

Bilan préopératoire

Le chirurgien effectue :

  • Un examen clinique détaillé
  • Des radiographies comparatives
  • Une discussion approfondie sur les attentes du patient
Orthèses pour traiter la rhizarthrose
Différents types d’orthèses de pouce utilisées pour soulager la rhizarthrose.

Options chirurgicales pour la rhizarthrose

Trapézectomie (avec ou sans interposition)

  • Consiste à retirer l’os trapèze
  • Option sûre, avec un taux de satisfaction supérieur à 85 %
  • Parfois complétée par un interposition tendineuse (ligamentoplastie)

Prothèse trapézo-métacarpienne

  • Mise en place d’une prothèse semi-contrainte
  • Avantage : récupération plus rapide, meilleure mobilité initiale
  • Indiquée pour les patients actifs, sans atteinte arthrosique globale

Arthrodèse

  • Fusion définitive de l’articulation
  • Moins fréquente, réservée aux patients très actifs
  • Offre une très bonne stabilité, mais limite certains mouvements

Suites opératoires

  • Immobilisation 4 à 6 semaines
  • Rééducation progressive avec kinésithérapeute
  • Reprise fonctionnelle entre 3 et 6 mois

Vivre avec une rhizarthrose : conseils pratiques

Gestes adaptés

  • Éviter les prises en pince prolongées
  • Utiliser la paume ou les autres doigts
  • Préférer les outils ergonomiques

Aides techniques

  • Ouvre-bocal à levier
  • Stylos larges et légers
  • Poignées renforcées
  • Adaptateurs pour clés

Activités à limiter

  • Port de charges lourdes avec le pouce
  • Bricolage intensif ou couture prolongée
  • Jeux vidéo sur smartphone sans support

Prévention à long terme

  • Port régulier de l’orthèse nocturne
  • Maintien de la mobilité articulaire
  • Consultation biannuelle pour ajustement du traitement

Comment soulager la rhizarthrose en 6 étapes simples

Vous souffrez de douleurs à la base du pouce ? Voici un guide pratique pour soulager la rhizarthrose au quotidien, en limitant la douleur et en préservant la mobilité.

  1. Identifier les symptômes

    Observez les signes : douleur en pince, gêne fonctionnelle, perte de force.
    Consultez un médecin pour confirmer le diagnostic.

  2. Reposer l’articulation

    Évitez les gestes répétitifs.
    Utilisez une orthèse la nuit pour stabiliser le pouce.

  3. Appliquer un traitement médicamenteux

    Prenez du paracétamol ou un anti-inflammatoire selon prescription.
    Appliquez des gels anti-inflammatoires localement.

  4. Utiliser des orthèses adaptées

    Portez une orthèse fonctionnelle en journée si besoin.
    Choisissez des modèles thermoformés confortables.

  5. Commencer la rééducation

    Faites appel à un kinésithérapeute ou ergothérapeute.
    Apprenez à compenser avec d’autres mouvements.

  6. Évaluer la chirurgie si nécessaire

    Si les douleurs persistent après 6 mois, discutez d’une opération.
    La trapézectomie ou la prothèse sont des options efficaces.

Chirurgie avec prothèse
Intervention chirurgicale pour remplacer l’articulation CMC1.

FAQ sur la rhizarthrose

Qu’est-ce que la rhizarthrose ?

La rhizarthrose est une arthrose qui touche l’articulation à la base du pouce, appelée articulation trapézo-métacarpienne.

Quels sont les premiers signes de rhizarthrose ?

Les premiers symptômes incluent une douleur à la base du pouce, une perte de force et des difficultés à effectuer certains gestes.

Comment traiter la rhizarthrose sans chirurgie ?

Le traitement inclut des orthèses, des médicaments, des infiltrations, et de la rééducation.

Quand faut-il opérer une rhizarthrose ?

L’opération est envisagée après échec du traitement médical, en cas de douleur persistante ou de gêne importante.

Quelle est la meilleure chirurgie pour la rhizarthrose ?

La trapézectomie avec interposition tendineuse ou la pose d’une prothèse donne de très bons résultats.

Comment se soigne la rhizarthrose ?

Par des orthèses, médicaments, infiltrations et parfois la chirurgie.

Quelle est la différence entre arthrose et rhizarthrose ?

La rhizarthrose est une arthrose localisée à la base du pouce.

Quand faut-il opérer une rhizarthrose ?

Quand les douleurs persistent malgré un traitement médical bien conduit.

Quel exercice pour rhizarthrose ?

Renforcement du pouce, mobilisation douce et travail de la pince.

y-a-il un diagnostic différentiel à la rhizarthrose

oui, la tendinopathie de Dequevin ou tendinite du poignet.


Conclusion : la rhizarthrose peut être maîtrisée

En résumé, bien que fréquente et invalidante, la rhizarthrose peut être efficacement prise en charge. Grâce à un diagnostic précoce, des soins adaptés et une éventuelle chirurgie ciblée, la majorité des patients retrouvent une vie normale et active.

N’attendez pas que la douleur devienne un frein : consultez un spécialiste dès les premiers symptômes.

Vous avez des douleurs articulaires ou une question sur votre pathologie? Écrivez-moi directement à l’adresse suivante : [email protected] Je vous répondrai personnellement sous 24 à 48h avec des conseils adaptés à votre situation.

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