Qu’est-ce qu’une arthrodèse lombaire ?
L’arthrodèse lombaire est une intervention chirurgicale destinée à fusionner deux ou plusieurs vertèbres lombaires afin de stabiliser la colonne vertébrale. Cette opération est souvent proposée lorsque les douleurs lombaires deviennent chroniques et invalidantes, malgré plusieurs mois de traitement médical.
Objectif principal
- Supprimer les mouvements anormaux entre les vertèbres douloureuses.
- Soulager la douleur en supprimant l’origine mécanique du conflit rachidien.
- Améliorer la stabilité globale du rachis lombaire.
Différents types d’arthrodèse
- Arthrodèse postérieure : la plus courante, via l’arrière du dos.
- Arthrodèse antérieure : abord par l’avant, parfois combinée à la postérieure.
- Méthodes mini-invasives : réduction des cicatrices et du temps de récupération.
L’opération inclut l’utilisation de vis, tiges, cages intersomatiques et greffe osseuse.
Symptômes qui peuvent mener à une arthrodèse lombaire
1. Douleurs lombaires chroniques
Des douleurs lombaires persistantes au-delà de 6 mois, souvent résistantes aux antalgiques classiques, à la kinésithérapie et aux infiltrations.
2. Sciatiques récidivantes
Des douleurs dans la jambe, liées à la compression des nerfs lombaires, peuvent justifier une intervention si elles ne répondent pas aux traitements médicaux.
3. Troubles neurologiques
- Engourdissement ou faiblesse dans les jambes
- Altération de la marche ou de la coordination
Ces signes peuvent indiquer une atteinte nerveuse nécessitant une décompression chirurgicale.
4. Perte d’autonomie
Lorsque la douleur impacte fortement la qualité de vie, la mobilité, ou l’activité professionnelle, l’indication chirurgicale devient plus probable.
Les principales indications chirurgicales
1. Instabilité vertébrale
- Décelée par un basculement ou glissement anormal entre deux vertèbres.
- Diagnostiquée grâce à une IRM lombaire ou un scanner dynamique.
2. Spondylolisthésis
- Glissement vers l’avant d’une vertèbre, fréquent chez les patients âgés.
- Peut provoquer des douleurs mécaniques importantes.
3. Discopathie dégénérative sévère
- Le disque intervertébral se fissure, perd en hauteur, créant des conflits articulaires.
- Symptômes : douleurs, raideur, blocage du dos.
4. Canal lombaire étroit
- Réduction de l’espace pour les nerfs rachidiens.
- Peut entraîner douleurs, crampes à la marche, claudication neurogène.
📌 Lien utile : Arthrodèse lombaire postérieure ou antérieure – LeTraumato.com
Quand décider de se faire opérer ?
Critères médicaux objectifs
- Absence d’amélioration malgré 6 à 12 mois de traitement conservateur.
- Confirmation de l’atteinte structurelle par IRM, scanner ou radios dynamiques.
- Accord entre le ressenti du patient et les anomalies détectées.
Durée du traitement conservateur
- Un traitement bien conduit doit précéder la décision opératoire :
- Kinésithérapie spécialisée
- Infiltrations de corticostéroïdes
- Port de corset lombaire si besoin
Bénéfices attendus vs. risques chirurgicaux
Une chirurgie n’est jamais anodine. Les bénéfices doivent clairement dépasser les risques potentiels :
- infection (2-5 %)
- mauvaise consolidation (pseudarthrose)
- douleurs persistantes (10-15 % des cas)
Importance du bilan préopératoire
Un avis multidisciplinaire avec chirurgien, médecin de la douleur et kiné est indispensable avant de se décider.
Le parcours avant l’arthrodèse lombaire
Examens préalables
- IRM lombaire, scanner lombaire, bilan radiographique debout
- Parfois : EMG pour évaluer l’atteinte nerveuse
Traitements conservateurs
Avant de proposer l’arthrodèse, il est essentiel d’avoir tenté :
- Rééducation active adaptée
- Infiltrations épidurales ou foraminales
- Médicaments antalgiques et anti-inflammatoires
Échange avec le chirurgien
L’intervention est discutée si les autres solutions ont échoué :
- Bilan bénéfice/risque personnalisé
- Explication des suites opératoires et de la rééducation
- Consentement éclairé essentiel

Statistiques et taux de réussite de l’arthrodèse
Taux de succès
- Environ 85 % de patients déclarent une amélioration significative de leurs douleurs lombaires après arthrodèse.
- Amélioration de la qualité de vie dans plus de 75 % des cas.
Risques opératoires
- Infection post-opératoire : 2 à 5 %
- Non-consolidation (pseudarthrose) : jusqu’à 15 %
- Névralgies résiduelles
- Besoin d’une chirurgie de reprise dans 5 à 10 % des cas
Reprise d’activité
- Temps d’arrêt de travail : 2 à 6 mois
- Reprise progressive de la marche, puis des activités douces
Alternatives possibles à l’arthrodèse lombaire
Rééducation spécialisée
Programmes de rééducation intensifs, parfois en centre de soins :
- Renforcement du gainage lombaire
- Étirements spécifiques
- Travail proprioceptif
Infiltrations ciblées
Les infiltrations sous contrôle scanner peuvent retarder ou éviter la chirurgie. Elles sont à renouveler avec prudence.
Arthroplastie lombaire
Dans certains cas jeunes (<50 ans) sans instabilité majeure, une prothèse discale peut être envisagée.
📌 À lire aussi : Infiltrations de corticostéroïdes – LeTraumato.com
Conclusion : faut-il attendre ou opérer ?
Décision individualisée
Chaque cas est unique. L’indication opératoire dépend de l’intensité des douleurs, de l’impact fonctionnel, des résultats d’imagerie et de l’échec des traitements conservateurs.
L’importance du chirurgien spécialiste
Un chirurgien orthopédiste spécialisé en rachis est le plus à même d’évaluer la balance bénéfice/risque et de proposer une technique adaptée.
Après l’opération
Le suivi postopératoire, la kinésithérapie et l’adaptation du mode de vie sont des éléments essentiels à la réussite de l’intervention.
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