Vous ressentez une douleur persistante à la cheville sans aucune trace de gonflement ni d’hématome visible ? Vous n’êtes pas seul. Ce type de douleur, bien que fréquent, est souvent déconcertant pour les patients comme pour les médecins généralistes.
Contrairement aux entorses classiques ou aux traumatismes visibles, ces douleurs discrètes mais handicapantes peuvent cacher des pathologies sérieuses. Tendinite, instabilité ligamentaire, arthrose débutante ou compression nerveuse : les causes sont nombreuses mais souvent méconnues.
Dans cet article, nous décryptons ces douleurs sans signes apparents, vous aidons à identifier les signaux d’alerte, et vous expliquons les examens et traitements possibles. Suivez le guide pour comprendre et agir efficacement.
Douleur de la cheville sans gonflement : quelles causes possibles ?
Tendinite de la cheville sans signes visibles
Contrairement aux idées reçues, une tendinite peut se manifester sans gonflement ni rougeur. Elle provoque une douleur à la marche, souvent progressive, notamment en cas de surcharge fonctionnelle (course à pied, travail debout, chaussures inadaptées).
Les tendons les plus fréquemment atteints :
- Tendon d’Achille (douleur postérieure)
- Tendon tibial postérieur (douleur interne)
- Péroniers latéraux (douleur externe)
👉 Ces douleurs apparaissent souvent le matin au lever, ou après une activité prolongée.
Arthrose débutante de la cheville
L’arthrose peut débuter sans modification visible de l’articulation. La douleur est mécanique : elle augmente à l’effort et disparaît au repos. Elle peut être due à une usure du cartilage, parfois après une entorse ancienne passée inaperçue.
➡️ L’IRM ou la radiographie de cheville permet de confirmer un début d’arthrose, même sans gonflement.
Instabilité ligamentaire chronique
Après plusieurs entorses ou une lésion ligamentaire mal cicatrisée, la cheville devient instable. Résultat : une sensation de cheville qui lâche, parfois accompagnée de douleurs latérales chroniques. Il n’y a pas toujours de gonflement.
🔍 Cette pathologie est fréquente chez les sportifs ou les personnes âgées.
Compression nerveuse : syndrome du canal tarsien
Le nerf tibial postérieur peut être comprimé dans le canal tarsien (situé derrière la malléole interne). Cela provoque :
- Une douleur irradiante vers la plante du pied
- Des fourmillements
- Une sensation de brûlure nocturne
Ce syndrome est souvent sous-diagnostiqué, car les examens cliniques doivent être précis pour l’identifier.
Diagnostic de la douleur de cheville sans gonflement
Examen clinique par un orthopédiste
L’entretien avec un spécialiste est essentiel pour cerner :
- L’horaire de la douleur
- Les facteurs déclenchants
- Les antécédents (entorses, activité physique, chaussures)
Le test de laxité ou les manœuvres de compression nerveuse sont des outils utiles pour orienter le diagnostic.
Imagerie (IRM, échographie)
Lorsque l’examen clinique ne suffit pas, des examens complémentaires s’imposent :
- IRM : visualise les tendons, ligaments et cartilage
- Échographie dynamique : utile pour les tendons, sans exposition aux rayons
- Radiographies : en cas de suspicion d’arthrose ou de micro-fractures
🔎 Bon à savoir : 30% des douleurs de cheville chroniques ne présentent aucun signe inflammatoire visible.
Quand faut-il consulter un spécialiste ?
Consultez un orthopédiste si :
- La douleur persiste plus de 10 jours
- Elle vous empêche de marcher normalement
- Elle s’aggrave la nuit ou au repos
- Elle s’accompagne de sensations électriques ou de blocage
➡️ Un diagnostic précoce évite les complications chroniques.
Signes d’alerte à surveiller
Même sans gonflement, certains symptômes doivent alerter :
- Boiterie prolongée
- Douleur au repos ou la nuit
- Perte de mobilité
- Douleur qui s’étend au mollet ou au pied

Traitements et prise en charge selon la cause
Traitement conservateur : repos, orthèses, kinésithérapie
Dans la majorité des cas :
- Repos et réduction d’activité
- Port de semelles orthopédiques ou orthèses de cheville
- Kinésithérapie ciblée : renforcement, proprioception
💡 Un correcteur de posture peut également soulager en corrigeant les appuis :
👉 Découvrez les solutions efficaces sur cette page
Infiltrations en cas d’inflammation persistante
Si les douleurs persistent malgré le repos :
- Infiltrations de corticostéroïdes peuvent être proposées
- Utiles notamment pour les tendinites ou les douleurs inflammatoires
➡️ Plus d’infos ici : Infiltrations de corticostéroïdes – LeTraumato.com
Cas particuliers : chirurgie mini-invasive
En cas d’échec du traitement médical, une prise en charge chirurgicale peut être discutée :
- Arthroscopie de cheville
- Réparation ligamentaire
- Libération nerveuse
Ces interventions sont peu invasives et permettent un retour rapide à la marche.
Importance de la rééducation
Quel que soit le traitement :
- La rééducation est indispensable pour éviter les récidives
- Elle renforce les muscles stabilisateurs et améliore la proprioception
Douleur de la cheville et vie quotidienne : conseils pratiques
Adapter ses chaussures et sa posture
Évitez :
- Les talons hauts
- Les chaussures plates sans maintien
- Les appuis asymétriques
Privilégiez :
- Chaussures de sport avec bon amorti
- Semelles avec voûte plantaire adaptée
Activités sportives à éviter temporairement
Le temps de la récupération :
- Limitez le running, les sports pivotants (tennis, foot)
- Favorisez le vélo stationnaire ou la natation
Exercices simples pour soulager la cheville
Quelques exercices efficaces :
- Cercles de cheville allongé
- Équilibre sur une jambe
- Travail avec élastique de résistance
📩 Demandez conseil à un kiné ou consultez notre page dédiée à la rééducation fonctionnelle après entorse : Comment soigner une entorse ?
Quand reprendre le sport sans risque
La reprise doit être progressive :
- Pas avant disparition complète de la douleur
- Reprise encadrée avec échauffement et port de chevillère si nécessaire
Prévention : comment éviter les douleurs de cheville sans traumatisme
Renforcement musculaire de la cheville
Pratiquez régulièrement :
- Proprioception (plateau instable, coussin d’équilibre)
- Exercices isométriques
Surveillance des surfaces de marche
Soyez vigilant :
- Sols irréguliers
- Surfaces glissantes
- Chaussées inclinées
Échauffement et étirements
Avant toute activité physique :
- 10 min d’échauffement doux
- Étirement du triceps sural, tendon d’Achille
Suivi régulier chez un spécialiste
Un bilan orthopédique annuel, surtout en cas d’antécédents, peut prévenir la récidive :
- Analyse des appuis
- Contrôle de la statique du pied
FAQ – Douleur de la cheville sans gonflement
Oui, tout à fait. Une douleur peut survenir sans signe visible externe. Cela arrive en cas de tendinite, surcharge, instabilité ligamentaire ou compression nerveuse. Ces douleurs nécessitent un examen clinique précis et parfois une IRM.
Chez les coureurs, les douleurs peuvent être dues à :
Une tendinite du tendon d’Achille
Une surcharge articulaire
Un mauvais appui plantaire
Une chaussure inadaptée
Un bilan chez un orthopédiste ou un podologue est conseillé si la douleur persiste.
Voici quelques mesures utiles :
Repos temporaire de l’articulation
Application de froid (si inflammation suspectée)
Port d’une orthèse ou chevillère
Étirements doux et kinésithérapie
Infiltration ou traitement médicamenteux si douleur chronique
👉 Voir les solutions efficaces ici
La douleur interne peut être liée à :
Une tendinite du tibial postérieur
Le syndrome du canal tarsien
Une arthrose débutante
Une ancienne entorse mal cicatrisée
Un examen approfondi est nécessaire pour déterminer la cause exacte.
Conclusion
La douleur de la cheville sans gonflement n’est jamais à prendre à la légère. Elle peut dissimuler une pathologie sérieuse ou évoluer vers une gêne chronique si elle n’est pas traitée à temps.
Soyez attentif aux signaux de votre corps. N’attendez pas l’apparition de signes visibles pour consulter. L’imagerie moderne, les techniques de rééducation et la chirurgie mini-invasive permettent aujourd’hui une prise en charge rapide et efficace.
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Références scientifiques
- Bouché KG, Johnson CH. The influence of pronation on pain and symptoms of the lower extremity. J Am Podiatr Med Assoc. 2007. *
- Magnetic resonance imaging of the ankle and foot, Tetyana Gorbachova *