Déchirure musculaire du mollet

La déchirure musculaire du mollet, souvent surnommée « tennis leg », est une blessure fréquente qui survient généralement de façon brutale lors d’un effort sportif ou d’un mouvement mal contrôlé. Douleur soudaine, sensation de claquement et incapacité à poursuivre l’activité sont autant de signes qui inquiètent les patients et nécessitent une prise en charge adaptée. Cette pathologie touche principalement les muscles jumeaux du gastrocnémien et, dans certains cas, le soléaire, essentiels à la marche, à la course et aux sauts. Comprendre les mécanismes de la déchirure, savoir reconnaître ses symptômes et adopter les bons gestes dès les premières heures est crucial pour limiter les complications et favoriser une récupération complète. Dans cet article, nous vous proposons une analyse claire et structurée, allant du diagnostic au traitement, en passant par la rééducation et les conseils pratiques pour un retour au sport en toute sécurité.

Qu’est-ce qu’une déchirure musculaire du mollet ?

La déchirure musculaire du mollet, également connue sous le nom de « tennis leg », est une blessure fréquente, en particulier chez les personnes sportives ou actives après 40 ans. Elle correspond à une rupture partielle ou complète des fibres musculaires, le plus souvent au niveau du muscle gastrocnémien (le jumeau interne ou externe), parfois du soléaire. Ces muscles participent activement à la marche, la course et les sauts.

Les muscles concernés

Le mollet est formé de deux groupes musculaires principaux :

  • Gastrocnémien : muscle superficiel à deux chefs (interne et externe), il est le plus souvent touché.
  • Soléaire : muscle profond, plus résistant mais aussi susceptible de se déchirer lors d’efforts prolongés.

Types de déchirure

On distingue trois types principaux de lésion musculaire :

  • Élongation : simple étirement des fibres, sans rupture.
  • Claquage : déchirure partielle, souvent accompagnée d’une douleur aiguë.
  • Rupture musculaire : déchirure complète, parfois avec un bruit sec au moment de la blessure.

Symptômes typiques d’une déchirure du mollet

Les symptômes surviennent brutalement, souvent pendant une activité physique intense, ou lors d’un mouvement brusque comme un démarrage ou un saut mal contrôlé.

Signes caractéristiques :

  • Douleur soudaine, en coup de fouet : localisée à l’arrière du mollet.
  • Sensation de déchirement : comme si quelque chose “claquait” dans la jambe.
  • Incapacité à poursuivre l’activité : difficulté ou impossibilité de marcher.
  • Apparition d’un hématome : quelques heures après la blessure.
  • Raideur musculaire et gonflement : dans les jours qui suivent.

Certains patients décrivent la douleur comme un « coup de couteau » soudain, avec une gêne persistante lors de la marche.

Diagnostic de la déchirure musculaire du mollet

Le diagnostic repose principalement sur l’examen clinique. Le médecin ou l’orthopédiste recherche une douleur à la palpation, une tuméfaction, et parfois une encoche musculaire palpable.

Examen clinique :

  • Test de mise sur pointe de pied : difficile ou impossible.
  • Palpation douloureuse localisée sur le mollet.
  • Boiterie typique, voire besoin de béquilles.

Imagerie médicale :

  • Échographie : méthode rapide et efficace pour visualiser l’étendue de la déchirure.
  • IRM musculaire : utile en cas de doute ou pour évaluer la gravité de la lésion.

Classification des déchirures :

  • Grade I : élongation sans déchirure visible.
  • Grade II : rupture partielle, hématome modéré.
  • Grade III : rupture complète, souvent visible à l’échographie.

Traitement de la déchirure musculaire du mollet

Le traitement initial repose sur le protocole RICE, qui vise à limiter l’aggravation de la blessure et favoriser la récupération :

1. Protocole RICE (les 48–72 premières heures) :

  • Repos : arrêt immédiat de l’activité physique.
  • Ice (glace) : application locale 3 à 4 fois par jour.
  • Compression : bande de contention souple.
  • Élévation : surélever la jambe pour limiter le gonflement.

2. Médicaments :

  • Antalgiques simples : paracétamol ou ibuprofène (en cas d’inflammation).
  • AINS : à utiliser avec précaution pour ne pas ralentir la cicatrisation.

3. Autres traitements :

  • Béquilles : en cas de douleur importante à la marche.
  • Contention ou orthèse légère : pour maintenir le muscle.
  • Infiltrations : rarement nécessaires, sauf douleur persistante (voir infiltrations de corticostéroïdes).

En cas de doute, il est conseillé de consulter un orthopédiste ou un médecin du sport pour éviter les complications.

Rééducation d’une déchirure musculaire du mollet avec un orthopédiste – LeTraumato
Étirement du mollet en phase de rééducation après une déchirure musculaire

Rééducation et reprise du sport après une déchirure du mollet

La phase de rééducation est essentielle pour éviter la récidive et retrouver une fonction musculaire optimale.

Étapes de la rééducation :

  1. Phase de repos relatif (jours 1 à 7) :
    • Pas de sport.
    • Marche autorisée si possible, avec appui limité.
  2. Phase de mobilisation douce (jours 7 à 14) :
    • Étirements légers sous surveillance.
    • Exercices isométriques doux.
  3. Phase de renforcement (semaines 3 à 5) :
    • Travail en excentrique et proprioception.
    • Réintégration progressive des mouvements fonctionnels.
  4. Retour au sport (après la 6e semaine) :
    • Test de sprint, sauts ou montée sur pointe sans douleur.

Durée de récupération :

Elle dépend du grade de la déchirure. En général :

  • Grade I : 1 à 2 semaines
  • Grade II : 3 à 5 semaines
  • Grade III : 6 à 8 semaines (parfois plus)

Pour une estimation plus précise, consultez notre article complet sur le temps de guérison d’une déchirure musculaire.

Complications possibles et erreurs à éviter

Certaines erreurs peuvent aggraver la lésion ou compromettre la guérison :

À éviter :

  • Reprendre trop tôt le sport.
  • Négliger la rééducation.
  • Appliquer de la chaleur dans les premières 72 h.
  • Continuer à marcher malgré une douleur intense.

Complications possibles :

  • Récidive de la déchirure : fréquente si le retour au sport est trop rapide.
  • Fibrose musculaire : tissu cicatriciel qui limite la souplesse.
  • Syndrome de loge : rare, mais grave si l’hématome comprime les tissus.
  • Douleur chronique ou faiblesse du mollet.

Un bon suivi médical et kinésithérapique est crucial pour éviter ces complications.

Quand faut-il envisager une consultation spécialisée ?

Certaines situations nécessitent une consultation rapide chez un spécialiste en traumatologie ou en orthopédie :

  • Douleur persistante malgré le traitement.
  • Hématome important ou élargissement du mollet.
  • Sensation d’ »écart » ou de « trou » dans le muscle.
  • Difficulté persistante à marcher au-delà de 10 jours.

Un traitement chirurgical peut exceptionnellement être envisagé en cas de rupture complète chez les sportifs de haut niveau.

Questions fréquentes sur la déchirure musculaire du mollet

Peut-on marcher avec une déchirure du mollet ?

Oui, dans les cas légers. Toutefois, il est conseillé de limiter l’appui les premiers jours et de consulter si la douleur est intense.

Combien de temps dure la récupération ?

Cela varie de 1 à 8 semaines selon la gravité. Une échographie permet souvent d’ajuster le pronostic.

Est-ce qu’un massage est recommandé ?

Pas dans les 10 premiers jours. Le massage profond peut aggraver l’hématome. La kinésithérapie commence généralement après la phase inflammatoire.

Quelle est la différence entre élongation et déchirure ?

L’élongation est un étirement des fibres sans rupture, alors que la déchirure correspond à une rupture partielle ou totale des fibres musculaires.


Conclusion : Déchirure du mollet – vigilance, patience et récupération

Une déchirure musculaire du mollet n’est jamais à prendre à la légère. Si la douleur est vive, persistante ou associée à une gêne importante à la marche, une évaluation par un professionnel de santé est essentielle.

🩺 Une bonne gestion dès les premières heures (protocole RICE), suivie d’un programme de rééducation adapté, permet dans la majorité des cas un retour au sport sans séquelles. Le risque majeur reste la récidive en cas de reprise trop précoce.


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📚 Références scientifiques :

  1. Järvinen, T.A.H. et al. (2005). Muscle injuries: biology and treatment. Am J Sports Med. *
  2. Orchard, J. et al. (2008). The management of muscle strain injuries: an early return versus the risk of recurrence. Clin J Sport Med. *

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