Comment soigner une rupture du ligament croisé antérieur?


Comprendre la rupture du ligament croisé antérieur

Anatomie du genou et rôle du LCA

Le ligament croisé antérieur (LCA) est l’un des quatre principaux ligaments du genou. Il relie le fémur au tibia et assure la stabilité antéro-postérieure et rotatoire du genou. Il empêche notamment le tibia de glisser vers l’avant par rapport au fémur.

Lorsqu’il se rompt, le genou devient instable, ce qui peut entraîner une gêne importante dans la vie quotidienne, et encore plus dans la pratique sportive.

Mécanismes de rupture : sports à pivot, traumatismes

La rupture du LCA survient souvent lors d’un changement brutal de direction, d’un saut mal réceptionné ou d’un contact direct avec le genou. Les sports comme le football, le ski ou le basketball sont particulièrement à risque.

Statistiquement, environ 30 000 cas de rupture du LCA sont recensés chaque année en France, principalement chez les sportifs de 15 à 35 ans.

Symptômes caractéristiques : craquement, douleur, genou instable

Les symptômes typiques sont :

  • Un craquement audible au moment de l’accident.
  • Une douleur immédiate, parfois très intense.
  • Une sensation de dérobement du genou.
  • Un gonflement rapide du genou (hémarthrose).
  • Une instabilité chronique à la marche ou en course, dans les cas non traités.

Diagnostiquer la lésion : examen clinique, IRM

Le diagnostic repose d’abord sur un examen clinique : les tests de Lachman, pivot shift et tiroir antérieur sont les plus utilisés. L’IRM confirme le diagnostic en visualisant directement la rupture du ligament et en évaluant les lésions associées (ménisque, cartilage…).


Comment soigner une rupture du ligament croisé antérieur sans chirurgie ?

Traitement conservateur : pour qui, pourquoi ?

Le traitement non chirurgical peut être proposé à certains profils :

  • Patients peu sportifs ou sédentaires
  • Personnes âgées
  • Enfants avant la fin de la croissance
  • Cas de rupture partielle du LCA

Il s’agit de compenser la perte ligamentaire par un renforcement musculaire adapté et un réapprentissage moteur du contrôle du genou.

Objectifs : stabiliser le genou, renforcer la musculature

Le but est d’assurer une bonne stabilité fonctionnelle grâce à :

  • Un bon tonus des ischio-jambiers
  • Une proprioception améliorée (réflexes de stabilisation)
  • Une mobilité articulaire optimisée

Programme de rééducation fonctionnelle

Le protocole de rééducation inclut :

  • Phase 1 (0-4 semaines) : réduction de la douleur, glaçage, anti-inflammatoires, travail passif
  • Phase 2 (4-8 semaines) : renforcement musculaire progressif, équilibre
  • Phase 3 (8-12 semaines) : travail en dynamique, reprise d’activités simples
  • Phase 4 (3 à 6 mois) : activité fonctionnelle adaptée, éventuellement sport

Résultats attendus et limites du traitement non-opératoire

Les résultats peuvent être très satisfaisants chez les patients peu sportifs, mais :

  • Le risque d’instabilité reste élevé dans les activités à pivot
  • Il existe un risque accru de lésions méniscales secondaires
  • Environ 40 % des patients initialement traités sans chirurgie finissent par y recourir

Chirurgie du LCA : quand et comment intervenir ?

Indications opératoires : sportifs, instabilité, échec du traitement conservateur

La chirurgie est recommandée :

  • Chez les jeunes sportifs
  • En cas d’instabilité persistante
  • Après l’échec d’un traitement conservateur
  • Lors de lésions associées (ménisque, cartilage)

Elle vise à restaurer une stabilité mécanique optimale.

Techniques de reconstruction : tendon rotulien, ischio-jambiers, quadricipital

Trois greffes sont principalement utilisées :

  • Tendon rotulien (BTB) : solide, bon pour les sportifs de haut niveau
  • Tendons ischio-jambiers (DIDT) : récupération plus douce, douleur postopératoire moindre
  • Tendon quadricipital : alternative pour certaines situations

Le choix dépend de l’âge, du niveau d’activité et de l’expérience du chirurgien.

Déroulement de l’intervention : arthroscopie

L’opération est réalisée sous arthroscopie :

  • Hospitalisation ambulatoire ou 1 nuit
  • Incisions minimes
  • Pose d’une greffe (souvent autologue)
  • Stabilisation avec vis ou agrafes résorbables

Risques, complications et taux de succès

Les complications sont rares :

  • Infections (<1 %)
  • Raideur du genou
  • Douleurs chroniques

Le taux de réussite est excellent : 90 % des patients reprennent le sport, dont 65 à 70 % à leur niveau antérieur dans les 12 mois.

Rééducation fonctionnelle du genou après une rupture du ligament croisé antérieur
Exercice de proprioception guidé par un kinésithérapeute pour récupérer après une rupture du LCA

Rééducation après rupture du LCA : un pilier du traitement

Les grandes phases de rééducation

  1. Phase précoce (0 à 3 semaines)
    • Réduction du gonflement, mobilité passive, activation quadriceps
  2. Phase intermédiaire (3 à 6 semaines)
    • Renforcement musculaire, appui progressif, proprioception
  3. Phase avancée (2 à 6 mois)
    • Renforcement intense, course légère, coordination
  4. Phase de retour au sport (6 à 12 mois)
    • Tests fonctionnels, simulation d’efforts spécifiques

Exercices types et surveillance par un kiné

Sous la direction d’un kinésithérapeute, les exercices sont adaptés selon :

  • La douleur
  • La force musculaire
  • Le niveau d’évolution

Les électrostimulations, vélo, presse, exercices d’équilibre font partie des incontournables.

Durée moyenne de récupération

  • Pour la vie quotidienne : 1 à 2 mois
  • Pour courir : 3 à 4 mois
  • Pour reprendre le sport : 6 à 9 mois (parfois 12 mois)

Retour au sport : critères de reprise et prévention des récidives

Critères de reprise :

  • Force symétrique (>90 %)
  • Absence de douleur ou de gonflement
  • Contrôle neuro-musculaire satisfaisant

La récidive est rare (<5 %) mais plus fréquente chez les moins de 25 ans. L’éducation du patient est primordiale pour réduire ce risque.


Prévention et conseils post-traumatiques

Renforcement musculaire, proprioception

Après une rupture du LCA, même soignée, la prévention est essentielle :

  • Exercices réguliers de gainage
  • Renforcement des muscles autour du genou
  • Travail de l’équilibre

Utilisation d’une genouillère

La genouillère peut être utile en phase de retour au sport ou pour certaines activités à risque. Elle ne remplace cependant pas un bon contrôle moteur.

Suivi médical régulier

Des consultations de contrôle avec orthopédiste, kiné et médecin du sport sont recommandées pendant l’année suivant la blessure.

Alimentation et récupération : rôle dans la cicatrisation

Une alimentation riche en protéines, vitamines D, C et zinc favorise la récupération. L’arrêt du tabac est également conseillé pour éviter un ralentissement de la cicatrisation.


Témoignages et ressources complémentaires

Exemples de parcours de soin

De nombreux patients témoignent d’une reprise réussie du sport après chirurgie du LCA, à condition d’une rééducation rigoureuse.

Ressources utiles

Pour aller plus loin :

  • Informez-vous sur les attelles de genou, prothèses ou arthroscopie
  • Consultez les conseils de rééducation sur LeTraumato.com
  • Suivez nos guides de prévention et nos exercices illustrés

Conclusion

Soigner une rupture du ligament croisé antérieur dépend du profil du patient, de ses objectifs et de la gravité de la blessure. Le traitement peut être conservateur ou chirurgical, mais il repose toujours sur une rééducation bien conduite.

🧭 Que vous soyez sportif de haut niveau ou promeneur du dimanche, votre genou mérite une prise en charge adaptée.


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📩 Et surtout, revenez bientôt sur LeTraumato.com pour découvrir la suite de notre série sur la rééducation du genou.


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