Introduction
La prothèse totale de hanche (PTH) est une chirurgie couramment pratiquée pour soulager des douleurs sévères dues à l’arthrose, à une fracture ou à la nécrose de la tête fémorale. Elle transforme la qualité de vie de milliers de personnes chaque année. En France, on estime que plus de 150 000 PTH sont posées chaque année.
Mais une question revient régulièrement, bien après la salle d’opération : Comment vivre au quotidien avec une prothèse de hanche ? Faut-il renoncer à certains gestes ? Peut-on refaire du sport ? Quels sont les signes à surveiller ? Cet article répond précisément à toutes ces interrogations.
Que signifie vivre avec une prothèse totale de hanche ?
Les objectifs d’une prothèse de hanche
Le but principal d’une prothèse est simple :
- Soulager les douleurs articulaires
- Restaurer la mobilité
- Redonner de l’autonomie
Dans plus de 90 % des cas, la prothèse permet une nette amélioration de la qualité de vie dès les premières semaines post-opératoires.
Évolution de la qualité de vie
La majorité des patients rapportent :
- Une marche fluide sans boiterie
- Une réduction des douleurs de plus de 80 %
- Une autonomie totale pour les gestes de la vie courante
Cependant, il faut plusieurs mois pour atteindre ces résultats optimaux.
Attentes réalistes
Une prothèse, bien que très performante, n’est pas une articulation naturelle. Il est donc normal de ressentir :
- Une raideur au réveil
- Une fatigue musculaire après l’effort
- Parfois, une légère gêne dans certaines positions extrêmes
Ce qu’il faut savoir après l’opération de la hanche
Les premières semaines post-opératoires
Après l’intervention, la rééducation est essentielle. Elle débute généralement dès le lendemain de l’opération, sous la supervision d’un kinésithérapeute.
Les premières étapes :
- Apprendre à se lever et marcher avec une canne
- Travailler sur l’amplitude articulaire et la force musculaire
- Apprendre les gestes sécurisés pour s’habiller, se laver, s’asseoir
Récupération de la marche
En général :
- Marche autonome en 2 à 4 semaines
- Reprise d’une marche normale entre 1 et 3 mois
- Retour à une mobilité complète entre 3 et 6 mois
Suivi médical
Des rendez-vous réguliers sont indispensables :
- 6 semaines après l’opération
- Puis à 6 mois, 1 an, et tous les 2-3 ans
Ce suivi permet de détecter les signes précoces d’usure ou de luxation.
Activités et mouvements autorisés avec une prothèse de hanche
Sports recommandés
De nombreuses activités sont non seulement autorisées, mais recommandées :
- Natation
- Vélo d’appartement ou de route
- Marche rapide
- Yoga doux ou stretching
- Golf
Activités à éviter ou à risque
Certaines pratiques augmentent les risques d’usure ou de luxation :
- Course à pied
- Sports de contact (rugby, football, judo)
- Sauts répétitifs (corde à sauter, step)
- Squats très profonds ou mouvements brusques
Mouvements à éviter
Certains gestes sont formellement déconseillés, surtout les 3 premiers mois :
- Croiser les jambes
- S’asseoir très bas
- Pivoter brusquement sur la jambe opérée

Adapter son environnement pour vivre sereinement
Sécuriser le domicile
Dans les semaines suivant l’opération :
- Utiliser un rehausseur de toilettes
- Prévoir une chaise haute avec accoudoirs
- Poser un tapis antidérapant dans la salle de bain
- Retirer les tapis glissants dans les couloirs
Accessoires utiles
- Cannes ou déambulateurs au besoin
- Pinces de préhension pour éviter de se pencher
- Coussins d’abduction pour dormir en sécurité
Escaliers et déplacements
Les escaliers sont souvent redoutés mais peuvent être repris très tôt, avec l’aide du kiné. Une rampe ou une main courante est indispensable.
Conseils pour une vie active avec une PTH
Gestion du poids
Un poids stable allège la charge sur l’articulation et prolonge la durée de vie de la prothèse.
Recommandations :
- IMC idéal entre 20 et 25
- Éviter la prise de poids après l’opération
- Privilégier une alimentation anti-inflammatoire : fruits, poissons gras, légumes verts
🔗 À lire : Aliments à éviter pour l’arthrose
Entretien musculaire
La force musculaire autour de la hanche est essentielle pour la stabilité. Le kinésithérapeute peut prescrire :
- Exercices de renforcement ciblés (quadriceps, fessiers)
- Étirements réguliers
- Activités d’équilibre et de coordination
Prévention des chutes
Avec l’âge, le risque de chute augmente. Quelques astuces :
- Éclairage suffisant chez soi
- Chaussures fermées antidérapantes
- Éviter les sols humides ou encombrés
🔗 Voir aussi : Correcteur de posture – utilité et modèles
Complications possibles et quand consulter ?
Douleurs persistantes
Des douleurs résiduelles peuvent apparaître, surtout après des efforts inhabituels. Elles doivent régresser en 24 à 48 h. Au-delà, un avis médical est nécessaire.
Luxation de la prothèse
Elle survient dans environ 1 à 2 % des cas. Les signes :
- Douleur brutale
- Déformation visible
- Incapacité à poser le pied par terre
Infections ou signes inflammatoires
- Rougeur, fièvre, suintement
- Consultation urgente requise
Révision prothétique
Une prothèse dure en moyenne 15 à 20 ans, mais une chirurgie de révision peut s’avérer nécessaire en cas d’usure ou de complications.
🔗 À lire : Prix d’une prothèse de hanche
Conclusion
Vivre avec une prothèse totale de hanche est tout à fait compatible avec une vie active, autonome et sans douleur. Il suffit de bien suivre les recommandations post-opératoires, d’adapter son environnement, et de rester actif avec prudence.
Avec les progrès chirurgicaux actuels, la majorité des patients retrouvent une qualité de vie équivalente, voire supérieure à leur état pré-opératoire. La clé ? Écouter son corps, respecter les conseils médicaux, et ne pas hésiter à poser ses questions.
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