Introduction
Lorsque la douleur sciatique devient insupportable et résiste aux traitements classiques comme les anti-inflammatoires ou la kinésithérapie, l’infiltration lombaire devient une option thérapeutique envisagée par de nombreux spécialistes. Mais cette injection est-elle réellement efficace ? Quels en sont les risques ? Est-elle adaptée à tous les patients ?
Dans cet article, nous faisons le point, en tant qu’orthopédiste, sur les indications médicales, l’efficacité réelle et les risques potentiels liés à l’infiltration pour sciatique.
Table des matières
- Introduction
- Qu’est-ce qu’une infiltration pour sciatique ?
- Indications médicales des infiltrations lombaires
- Efficacité réelle : que disent les études cliniques ?
- Effets secondaires et risques potentiels
- Avis de l’orthopédiste : infiltration ou chirurgie ?
- FAQ
- Conclusion : L’infiltration est-elle faite pour vous ?
Qu’est-ce qu’une infiltration pour sciatique ?
Définition médicale et types d’infiltrations
L’infiltration est une injection ciblée d’un médicament anti-inflammatoire (généralement à base de corticoïdes) autour d’une structure nerveuse ou articulaire. En cas de sciatique, elle est pratiquée dans la région lombaire, au plus proche du nerf sciatique comprimé.
Il existe plusieurs types d’infiltrations selon la voie d’administration :
- Épidurale : dans l’espace entourant la moelle
- Foraminale ou transforaminale : près de la racine nerveuse
- Intra-articulaire : dans une articulation vertébrale (facette)
Quel produit est injecté et où ?
On utilise le plus souvent des corticoïdes retard (ex. : acétate de triamcinolone, bétaméthasone) associés à un anesthésique local pour un soulagement rapide. L’injection est guidée par scanner ou radiographie, pour une précision maximale.
Infiltration sous scanner ou échographie : quelles différences ?
- Le scanner offre une visualisation osseuse parfaite : idéal pour les racines nerveuses comprimées.
- L’échographie est moins invasive, sans rayonnement, mais moins précise en profondeur lombaire.
Indications médicales des infiltrations lombaires
Sciatique par hernie discale ou arthrose vertébrale
Les infiltrations sont indiquées en cas de sciatique persistante au-delà de 6 semaines, liée à une hernie discale, une arthrose lombaire ou un canal lombaire étroit.
Quand les traitements classiques échouent
Elles sont proposées après l’échec :
- du repos
- des antalgiques
- de la kinésithérapie
- des anti-inflammatoires oraux
Elles peuvent également être utilisées en attente d’une chirurgie ou pour la retarder.
Contre-indications : dans quels cas faut-il éviter ?
- Infection active (fièvre, abcès, septicémie)
- Troubles de la coagulation
- Allergie aux produits injectés
- Grossesse (précaution selon le produit)

Efficacité réelle : que disent les études cliniques ?
Soulagement rapide mais temporaire
Les patients ressentent souvent une amélioration en 24 à 72 heures. Cette amélioration peut durer quelques semaines à plusieurs mois, selon la cause de la sciatique.
Quelle est la durée d’efficacité moyenne ?
- 1 à 3 mois en moyenne
- Moins chez les patients présentant une arthrose évoluée
- Plus efficace en phase aiguë qu’en phase chronique
Taux de réussite selon le type de sciatique
- Jusqu’à 75 % de soulagement en cas de hernie discale
- Efficacité réduite en cas de canal lombaire étroit ou de fibrose post-opératoire
Pour une description complète du déroulement, des produits utilisés et des effets attendus, consultez notre guide détaillé sur les infiltrations de corticostéroïdes.
Effets secondaires et risques potentiels
Les effets indésirables fréquents
- Douleur temporaire au point d’injection
- Sensation de chaleur, bouffées vasomotrices
- Hyperglycémie passagère chez les diabétiques
Risques rares mais graves
- Infection (abcès, méningite, septicémie)
- Saignement (hématome épidural)
- Lésions nerveuses (très rare si bien guidée)
Peut-on faire plusieurs infiltrations ? À quelle fréquence ?
- En général, pas plus de 3 infiltrations par an
- Toujours espacées d’au moins 6 semaines
- Repos conseillé pendant 24 à 48h après l’acte
Avis de l’orthopédiste : infiltration ou chirurgie ?
Quand l’infiltration peut éviter une opération
Une infiltration bien ciblée peut suffire à :
- faire régresser une inflammation aiguë
- permettre la reprise d’une rééducation
- éviter une chirurgie chez certains patients fragiles
Limites des infiltrations en cas de récidive
Lorsque la sciatique revient régulièrement malgré plusieurs infiltrations, on discute alors d’une chirurgie de décompression ou d’une arthrodèse lombaire.
Suivi post-infiltration : rééducation et hygiène de vie
L’efficacité d’une infiltration est optimisée par une kinésithérapie ciblée, la perte de poids si nécessaire, une bonne posture et une literie adaptée (voir notre article sur les matelas pour sciatique).
FAQ
L’acte peut être légèrement inconfortable, mais il est rapide (quelques minutes) et réalisé sous anesthésie locale.
Oui, généralement après un court repos de 30 à 60 minutes, sauf avis contraire du médecin.
Les premiers effets apparaissent souvent sous 24 à 72 heures, parfois plus rapidement si un anesthésique local est utilisé.
Conclusion : L’infiltration est-elle faite pour vous ?
L’infiltration lombaire peut être un outil précieux pour soulager rapidement une sciatique rebelle, à condition d’être bien indiquée, bien réalisée, et bien suivie. Ce n’est ni un traitement miracle, ni une solution durable dans tous les cas.
👉 Pour toute question spécifique, demandez conseil à un spécialiste en orthopédie ou écrivez-nous à [email protected]
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Références:
- Staal JB, de Bie R, et al.
Injection therapy for subacute and chronic low back pain.
Cochrane Database of Systematic Reviews, 2008. *